La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme dans le déroulement infini de sa lame, [...] Charles Baudelaire .................................... Copyright © GeoMar

 

 

 

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Publié par Georges

Article 083


Ah !... la politique... et l'humour...
Du temps de Sarko...


Pamphlet pour un grand homme.


Que peut-il ? Tout.
Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance,
en huit mois un homme de génie
eût changé la face de la France,
de l'Europe peut être.
Seulement voilà, il a pris la France
et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène :
il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;
ne pouvant créer, il décrète ; il cherche
à donner le change sur sa nullité ; c'est
le mouvement perpétuel ; mais hélas !
cette roue tourne à vide.

L'homme qui après sa prise du pouvoir
a épousé une princesse étrangère
est un carriériste avantageux
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,
ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque,
la Bourse, le coffre-fort.

Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit
et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,
il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds,
lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé.


                                                             Victor HUGO
                                                                      (en partie)



Texte extrait de "NAPOLEON LE PETIT" de 1852 récemment réédité chez Actes Sud.
Victor Hugo est éternel... art 083
Toute ressemblance avec une  personne contemporaine ne serait que pure coïncidence vu la date de l'écrit ...


Depuis quelques temps ce texte circule sur Internet et beaucoup s'en amusent et le rediffusent allègrement car il tombe à pic pour donner du baume et du fouet aux écrits satyriques inspirés par l'actualité...
 Il est vrai qu'on s'amuse comme on peut... Je rate rarement "les guignols" sur canal où les artistes pratiquent le pastiche de leur propre création avec une certaine forme d'humour...
Quand j'ai découvert le texte, j'avoue que je me suis bien marré à sa lecture...Victor Hugo, a écrit des textes tellement beaux : poèmes vivants, lyriques, toujours recevables même à notre époque des temps
"modernes" , aussi émouvants, et indémodables...
Cette fois-ci, il s'agit d'un pamphlet en réponse à Louis Napoléon BONAPARTE (Napoléon III) en août 1852, alors que celui-ci venait de signer son expulsion pour s'être violemment opposé au coup d'Etat de décembre 1851...

Le bel outil Internet et son puissant chercheur Google m'ont permis de vérifier que ce texte avait quelque peu été modifié et adapté en lui ôtant les premières lignes et en rajoutant des affirmations qui n'appartiennent pas à Victor HUGO...  ( la honte !...)

    En effet, la phrase : "L'homme qui, après sa prise de pouvoir a épousé une princesse étrangère"... a été rajoutée ainsi que d'autres tout en supprimant certaines, pourtant bien affûtées...
 
Je vous livre ici une partie du texte d'origine tel que Victor Hugo l'avait écrit en août 1852.
J'en ai retrouvé la source sur :
http://boulesteix.blog.lemonde.fr/2008/11/22/a-sy-meprendre/
Victor Hugo est éternel... art 083
Victor Hugo a écrit ce pamphlet politique en 1852.

"C'est un homme de moyenne taille [...] c'est un personnage puéril, théâtral et vain [...]

Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine
puissance, en huit mois un  homme de génie eût changé la face de 
la France, de l'Europe peut-être [...] Il a pris la France et n'en sait rien faire. [...]
Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais hélas ! cette roue tourne à vide. [...]

Il aime la gloriole, le pompon, l'aigrette, la broderie, les paillettes et les passequilles, les grands mots, les grands titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.[...] (Il) a réussi. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort. [...] Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. [...]

Quant on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? [...]

Voilà ce que cet homme fait à cette nation ! Quoi ! Il la foule aux pieds, il lui rit au nez, il la raille, il la brave, il la nie, il l'insulte, il la bafoue ? Quoi ! il dit : il n'y a que moi ! [...] C'est le galop, à travers l'absurde d'un homme médiocre échappé...

Victor HUGO
   1802-1885

C'est quand même bien torché ! Fallait-il le modifier
et faire injure à son auteur pour amuser des amateurs ?...


A vous d'apprécier les deux versions !

Quant à moi, la seconde me parle franc... Je vois le vrai Hugo dans sa révolte.


Salut !

Georges

Ce texte est véritablement indémodable pour le républicain démocrate jamais content...

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